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Karima Brikh Parents

Karima Brikh Parents – La photo virale de deux femmes agents de sécurité portant des niqabs m’a déclenché. Ce n’était pourtant pas la première fois que quelqu’un voyait un niqab. La principale différence est que tout le monde a toujours eu l’impression que cela se passait au loin. Et c’est pourquoi tout le monde a le droit de faire publiquement honte aux auteurs d’injustices faites aux femmes, comme en Afghanistan ou en Arabie Saoudite.

Les personnes préoccupées par les droits des femmes et l’égalité des sexes se sont jointes à la préoccupation que tant de femmes se sentent obligées de cacher leur identité dans les lieux publics par crainte de représailles.

Combien de fois avons-nous regardé des femmes voilées et nous sommes-nous demandé comment une telle fracture sexuelle pouvait s’établir dans le monde moderne ? Maintenant que le phénomène est apparu dans notre pays, le politiquement correct semble exiger que nous nous mordions tous la langue et acceptions la situation sans rechigner au nom de tendre la main à l’autre.

Le vent souffle. Peur des représailles publiques pour avoir fait preuve de timidité face à ce symbole sexiste, plutôt que peur de l’autre. Bien qu’ils n’aient rien à voir avec les objectifs et les compétences déclarés de l’éducateur, ceux qui rejettent la Charte risquent d’être qualifiés d’intolérants et de xénophobes.

Il est maintenant temps de soupçonner les personnes qui s’inquiètent de ce genre de pratiques. La photographe a rapidement décidé qu’il valait mieux s’excuser auprès des enseignants pour toute offense qu’elle aurait pu causer.

C’était un geste gentil de sa part parce qu’elle s’est rendu compte qu’elle aurait dû couvrir le visage des enfants, mais cela a également révélé sa réticence à devenir le détonateur de la situation. Ce qui est ironique, c’est que la conversation s’est détournée en un procès sur la gestion inepte de la situation par les médias.

En fin de compte, c’est la personne choquée de voir le niqab au Québec qui a dû cacher sa honte d’avoir exposé aux yeux du public une pratique controversée. Puisqu’il a été révélé que l’une des femmes était instruite et avait fréquenté McGill de son plein gré, les parents des tuteurs ont écrit une lettre de soutien aux éducatrices, suggérant que la controverse entourant l’affaire peut enfin être réglée.

Il s’agit d’une anomalie déconcertante, étant donné que toute personne qui défend l’égalité des sexes a le droit de remettre en question cet emblème. Malgré le fait que le phénomène soit encore marginal dans ce pays, les partisans du niqab et de la burqa invoquent souvent le “contexte différent” au Québec comme raison pour laquelle ces vêtements devraient être acceptés là-bas.

Puisqu’il s’agirait d’un “libre choix”, nous devrions nous pencher de cette façon. Mais si le “contexte” est si différent ici, pourquoi laisser s’établir ici une norme que nous condamnons ailleurs dans le monde ? Il y a de l’hypocrisie et une justice à double vitesse dans cette réponse.

Il est possible que certaines femmes privées se voient refuser la possibilité de “libre choix” dans cette situation. Et si, dans le contexte québécois, l’adoption volontaire du niqab était la preuve d’un rejet véhément des valeurs libérales, alors pourquoi devrions-nous encore trembler devant une telle abomination.

Évidemment, il ne s’agit pas de séduire ou de harceler ces dames. Ils vous diront qu’ils sont des travailleurs acharnés et qu’ils se sont intégrés à la société à leur manière. Je ne m’oppose pas nécessairement à ce genre de stratégie. Cependant, je ne peux pas nier qu’ils utilisent ce symbole pour se cacher de la vue du public.

Au Québec, on jouit de la liberté de pratiquer n’importe quelle religion ou pas du tout. J’ai grandi dans une famille où les membres de différentes confessions pouvaient pratiquer leurs croyances librement sans animosité les uns envers les autres.

Ma mère était une catholique pratiquante du Québec, mon père un agnostique, mon oncle un athée et ma grand-mère paternelle une musulmane algérienne qui était heureuse de renoncer au port du voile lors de ses séjours de plusieurs mois au Québec afin de pouvoir le porter pendant les prières qu’elle dirigeait chez nous.

C’est pourquoi il est important de ne jamais occulter la signification culturelle d’une religion lors de l’interprétation d’une icône religieuse. Dans cet exemple spécifique, les musulmans peuvent être vus, allant de ceux qui ne portent aucun symbole religieux à ceux qui portent le hijab intégral, le tchador, le niqab ou la burqa.

Nous acceptons les symboles de ségrégation sexuelle au nom de la liberté religieuse. Au nom de la promotion de plus de justice et d’égalité, efforçons-nous d’uniformiser toutes les pratiques existantes sur la base de ces idéaux.

Karima Brikh Parents

Je ne suis pas d’accord pour que le niqab soit interdit partout et je suis convaincue que ces femmes ne doivent pas être traitées comme des objets car elles sont plus que leur voile. À mon avis, chacun de ces bastions de tissu recèle une femme qui mérite d’être reconnue pour la vie qu’elle a menée, les rêves qu’elle a poursuivis et la personnalité unique qu’elle a cultivée.

Cependant, c’est précisément pourquoi nous avons toujours le droit – et l’obligation morale – de refuser de normaliser tout symbole présent qui représente une oppression à laquelle nous ne pouvons pas souscrire. Peut-on encore questionner publiquement la légitimité de telles pratiques au Québec sans s’attirer des ennuis.

Sous la bienveillance, pourtant, on semble découvrir une forme de relativisme et même de renoncement. J’ai un soupçon sournois que beaucoup d’entre nous ne savent rien de la vie de ces femmes et ne soutiennent aucune d’entre elles lorsque nous disons des choses comme “au fond, ça ne nous dérange pas”. Cela ne nous “dérange” pas parce que nous acceptons de les discriminer parce qu’ils sont différents et parce qu’ils ne menacent pas de perturber nos modes de vie.

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